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Les Apparitions

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Extraits du Livre des Médiums

100. De toutes les manifestations spirites les plus intéressantes sont, sans contredit, celles par lesquelles les Esprits peuvent se rendre visibles. On verra, par l'explication de ce phénomène, qu'il n'est pas plus surnaturel que les autres. Nous donnons d'abord les réponses qui ont été faites à ce sujet par les Esprits :

1. Les Esprits peuvent-ils se rendre visibles ?

"Oui, surtout pendant le sommeil ; cependant certaines personnes les voient aussi pendant la veille, mais c'est plus rare."

Remarque. Pendant que le corps repose, l'Esprit se dégage des liens matériels ; il est plus libre, et peut plus facilement voir les autres Esprits avec lesquels il entre en communication. Le rêve n'est que le souvenir de cet état ; quand on ne se souvient de rien, on dit qu'on n'a pas rêvé, mais l'âme n'en a pas moins vu, et joui de sa liberté. Nous nous occupons plus spécialement ici des apparitions à l'état de veille .

2. Les Esprits qui se manifestent à la vue appartiennent-ils plutôt à une classe qu'à une autre ?

"Non ; ils peuvent appartenir à toutes les classes, aux plus élevées comme aux plus inférieures."

3. Est-il donné à tous les Esprits de se manifester visiblement ?

"Tous le peuvent ; mais ils n'en ont pas toujours la permission ni la volonté."

4. Quel est le but des Esprits qui se manifestent visiblement ?

"Cela dépend ; selon leur nature, le but peut être bon ou mauvais."

5. Comment cette permission peut-elle être donnée quand le but est mauvais ?

"C'est alors pour éprouver ceux auxquels ils apparaissent. L'intention de l'Esprit peut être mauvaise, mais le résultat peut être bon."

6. Quel peut être le but des Esprits qui ont une mauvaise intention en se faisant voir ?

"Effrayer, et souvent se venger."

- Quel est celui des Esprits qui viennent avec une bonne intention ?

"Consoler les personnes qui les regrettent ; prouver qu'ils existent et sont près de vous ; donner des conseils et quelquefois réclamer assistance pour eux-mêmes."

7. Quel inconvénient y aurait-il à ce que la possibilité de voir les Esprits fût permanente et générale ? Ne serait-ce pas un moyen de lever les doutes des plus incrédules ?

"L'homme étant constamment environné d'Esprits, leur vue incessante le troublerait, le gênerait dans ses actions et lui ôterait son initiative dans la plupart des cas, tandis que, se croyant seul, il agit plus librement. Quant aux incrédules, ils ont assez de moyens de se convaincre, s'ils veulent en profiter et s'ils ne sont pas aveuglés par l'orgueil. Vous savez bien qu'il y a des personnes qui ont vu et qui ne croient pas davantage pour cela, puisqu'elles disent que ce sont des illusions. Ne vous inquiétez pas de ces gens-là, Dieu s'en charge."

Remarque. Il y aurait autant d'inconvénient à se voir constamment en présence des Esprits qu'à voir l'air qui nous environne, ou les myriades d'animaux microscopiques qui pullulent autour de nous et sur nous. D'où nous devons conclure que ce que Dieu fait est bien fait, et qu'il sait mieux que nous ce qui nous convient.

8. Si la vue des Esprits a des inconvénients, pourquoi est-elle permise dans certains cas ?

"C'est afin de donner une preuve que tout ne meurt pas avec le corps, et que l'âme conserve son individualité après la mort. Cette vue passagère suffit pour donner cette preuve et attester la présence de vos amis auprès de vous ; mais elle n'a pas les inconvénients de la permanence."

9. Dans les mondes plus avancés que le nôtre, la vue des Esprits est-elle plus fréquente ?

"Plus l'homme se rapproche de la nature spirituelle, plus il entre facilement en rapport avec les Esprits ; c'est la grossièreté de votre enveloppe qui rend plus difficile et plus rare la perception des êtres éthérés."

10. Est-il rationnel de s'effrayer de l'apparition d'un Esprit ?

"Celui qui réfléchit doit comprendre qu'un Esprit, quel qu'il soit, est moins dangereux qu'un vivant. Les Esprits, d'ailleurs, vont partout, et l'on a pas besoin de les voir pour savoir qu'on peut en avoir à côté de soi. L'Esprit qui voudrait nuire peut le faire sans se faire voir, et même plus sûrement ; il n'est pas dangereux parce qu'il est Esprit, mais bien par l'influence qu'il peut exercer sur la pensée en détournant du bien et en poussant au mal."

Remarque. Les personnes qui ont peur dans la solitude ou l'obscurité se rendent rarement compte de la cause de leur frayeur ; elles ne sauraient dire de quoi elles ont peur, mais assurément elles devraient plus redouter de rencontrer des hommes que des Esprits, car un malfaiteur est plus dangereux vivant qu'après sa mort. Une dame de notre connaissance eut un soir, dans sa chambre, une apparition si bien caractérisée, qu'elle crut à la présence de quelqu'un, et son premier mouvement fut celui de l'effroi. S'étant assurée qu'il n'y avait personne, elle se dit : Il parait que ce n'est qu'un Esprit : je puis dormir tranquille.

11. Celui auquel un Esprit apparaît pourrait-il engager une conversation avec lui ?

"Parfaitement, et c'est même ce que l'on doit toujours faire en pareil cas, en demandant à l'Esprit qui il est, ce qu'il désire et ce qu'on peut faire pour lui être utile. Si l'Esprit est malheureux et souffrant, la commisération qu'on lui témoigne le soulage ; si c'est un Esprit bienveillant, il peut venir dans l'intention de donner de bons conseils."

- Comment, dans ce cas, l'Esprit peut-il répondre ?

"Il le fait quelquefois par des sons articulés, comme le ferait une personne vivante ; le plus souvent il y a transmission de pensées."

12. Les Esprits qui apparaissent avec des ailes en ont-ils réellement, ou bien ces ailes ne sont-elles qu'une apparence symbolique ?

"Les Esprits n'ont pas d'ailes ; ils n'en ont pas besoin, puisqu'ils peuvent se transporter partout comme Esprits. Ils apparaissent selon la façon dont ils veulent affecter la personne à laquelle ils se montrent : les uns paraîtront avec le costume vulgaire, d'autres enveloppés de draperies, quelques-uns avec des ailes, comme attribut de la catégorie d'Esprits qu'ils représentent."

13. Les personnes que l'on voit en rêve sont-elles toujours celles dont elles ont l'aspect ?

"Ce sont presque toujours ces personnes mêmes que votre Esprit va trouver ou qui viennent vous trouver."

14. Les Esprits moqueurs ne pourraient-ils prendre l'apparence des personnes qui nous sont chères pour nous induire en erreur ?

"Ils ne prennent des apparences fantastiques que pour s'amuser à vos dépens ; mais il est des choses dont il ne leur est pas permis de se jouer."

15. La pensée étant une sorte d'évocation, on comprend qu'elle provoque la présence de l'Esprit ; mais comment se fait-il que souvent les personnes auxquelles on pense le plus, qu'on désire ardemment revoir, ne se présentent jamais en songe, tandis qu'on voit des gens indifférents et auxquels on ne pense nullement ?

"Les Esprits n'ont pas toujours la possibilité de se manifester à la vue, même en rêve, et malgré le désir qu'on a de les voir ; des causes indépendantes de leur volonté peuvent en empêcher. C'est souvent aussi une épreuve dont le désir le plus ardent ne peut affranchir. Quant aux personnes indifférentes, si vous ne pensez pas à elles, il est possible qu'elles pensent à vous. D'ailleurs, vous ne pouvez vous faire une idée des relations du monde des Esprits ; vous y rencontrez une foule de connaissances intimes, anciennes ou nouvelles, dont vous n'avez nulle idée dans l'état de veille."

Remarque. Lorsqu'il n'y a aucun moyen de contrôler les visions ou apparitions, on peut sans doute les mettre sur le compte de l'hallucination ; mais lorsqu'elles sont confirmées par les événements, on ne saurait les attribuer à l'imagination : telles sont, par exemple, les apparitions au moment de leur mort, en rêve ou à l'état de veille, de personnes auxquelles on ne songe nullement, et qui, par divers signes, viennent révéler les circonstances tout à fait inattendues de leur fin. On a vu souvent des chevaux se cabrer et refuser d'avancer devant des apparitions qui effrayaient ceux qui les conduisaient. Si l'imagination est pour quelque chose chez les hommes, assurément elle n'est pour rien chez les animaux. D'ailleurs, si les images que l'on voit en rêve étaient toujours un effet des préoccupations de la veille, rien n'expliquerait pourquoi il arrive souvent qu'on ne rêve jamais aux choses auxquelles on pense le plus.

16. Pourquoi certaines visions sont-elles plus fréquentes dans l'état de maladie ?

"Elles ont également lieu dans l'état de parfaite santé ; mais dans la maladie les liens matériels sont relâchés ; la faiblesse du corps laisse plus de liberté à l'Esprit, qui entre plus facilement en communication avec les autres Esprits."

17. Les apparitions spontanées paraissent être plus fréquentes dans certaines contrées. Est-ce que certains peuples sont mieux doués que d'autres pour avoir ces sortes de manifestations ?

"Dressez-vous des procès-verbaux de chaque apparition ? Les apparitions, les bruits, toutes les manifestations enfin, sont également répandues sur toute la terre, mais elles présentent des caractères distinctifs selon les peuples chez lesquels elles s'accomplissent. Chez ceux, par exemple, où l'écriture est peu répandue, il n'y a pas de médiums écrivains ; chez d'autres ils abondent ; ailleurs il y a plus souvent des bruits et des mouvements que des communications intelligentes, parce que celles-ci sont moins estimées et recherchées."

18. Pourquoi les apparitions ont-elles plutôt lieu la nuit ? Ne serait-ce pas un effet du silence et de l'obscurité sur l'imagination ?

"C'est par la même raison qui vous fait voir pendant la nuit les étoiles que vous ne voyez pas en plein jour. La grande clarté peut effacer une apparition légère ; mais c'est une erreur de croire que la nuit y soit pour quelque chose. Interrogez tous ceux qui en ont eu, et vous verrez que la plupart les ont eues le jour."

Remarque. Les faits d'apparition sont beaucoup plus fréquents et plus généraux qu'on ne croit ; mais beaucoup de personnes ne les avouent pas par la crainte du ridicule, d'autres les attribuent à l'illusion. S'ils paraissent plus multipliés chez certains peuples, cela tient à ce que l'on y conserve plus soigneusement les traditions vraies ou fausses, presque toujours amplifiées par l'attrait du merveilleux, auquel prête plus ou moins l'aspect des localités ; la crédulité fait alors voir des effets surnaturels dans les phénomènes les plus vulgaires : le silence de la solitude, l'escarpement des ravins, le mugissement de la forêt, les rafales de la tempête, l'écho des montagnes, la forme fantastique des nuages, les ombres, les mirages, tout enfin prête à l'illusion pour des imaginations simples et naïves, qui racontent de bonne foi ce qu'elles ont vu ou ce qu'elles ont cru voir. Mais à côté de la fiction, il y a la réalité ; c'est à la dégager de tous les accessoires ridicules de la superstition que conduit l'étude sérieuse du spiritisme.

19. La vue des Esprits se produit-elle dans l'état normal, ou seulement dans un état extatique ?

"Elle peut avoir lieu dans les conditions parfaitement normales ; cependant les personnes qui les voient sont assez souvent dans un état particulier, voisin de l'extase, qui leur donne une sorte de double vue. (Livre des Esprits, n° 447.)"

20. Ceux qui voient les Esprits les voient-ils par les yeux ?

"Ils le croient ; mais en réalité c'est l'âme qui voit, et, ce qui le prouve, c'est qu'on peut les voir les yeux fermés."

21. Comment l'Esprit peut-il se rendre visible ?

"Le principe est le même que celui de toutes les manifestations, il tient aux propriétés du périsprit, qui peut subir diverses modifications au gré de l'Esprit."

22. L'Esprit proprement dit peut-il se rendre visible, ou bien ne le peut-il qu'à l'aide du périsprit ?

"Dans votre état matériel, les Esprits ne peuvent se manifester qu'à l'aide de leur enveloppe semi-matérielle ; c'est l'intermédiaire par lequel ils agissent sur vos sens. C'est sous cette enveloppe qu'ils apparaissent quelquefois avec une forme humaine ou toute autre, soit dans les rêves, soit même à l'état de veille, aussi bien à la lumière que dans l'obscurité."

23. Pourrait-on dire que c'est par la condensation du fluide du périsprit que l'Esprit devient visible ?

"Condensation n'est pas le mot ; c'est plutôt une comparaison qui peut aider à vous faire comprendre le phénomène, car il n'y a pas réellement condensation. Par la combinaison des fluides, il se produit dans le périsprit une disposition particulière qui n'a pas d'analogue pour vous, et qui le rend perceptible."

24. Les Esprits qui apparaissent sont-ils toujours insaisissables et inaccessibles au toucher ?

"Insaisissables comme dans un songe, dans leur état normal ; cependant ils peuvent faire impression sur le toucher, et laisser des traces de leur présence, et même, dans certains cas, devenir momentanément tangibles, ce qui prouve qu'entre eux et vous il y a une matière."

25. Tout le monde est-il apte à voir les Esprits ?

"Dans le sommeil oui, mais non à l'état de veille. Dans le sommeil, l'âme voit sans intermédiaire ; dans la veille, elle est toujours plus ou moins influencée par les organes : c'est pourquoi les conditions ne sont pas tout à fait les mêmes."

26. A quoi tient la faculté de voir les Esprits pendant la veille ?

"Cette faculté dépend de l'organisation ; elle tient, à la faculté plus ou moins grande qu'a le fluide du voyant de se combiner avec celui de l'Esprit. Ainsi il ne suffit pas à l'Esprit de vouloir se montrer, il faut encore qu'il trouve dans la personne à laquelle il veut se faire voir l'aptitude nécessaire."

- Cette faculté peut-elle se développer par l'exercice ?

"Elle le peut, comme toutes les autres facultés ; mais c'est une de celles dont il vaut mieux attendre le développement naturel que de le provoquer, dans la crainte de surexciter l'imagination. La vue générale et permanente des Esprits est exceptionnelle et n'est pas dans les conditions normales de l'homme."

27. Peut-on provoquer l'apparition des Esprits ?

"Cela se peut quelquefois, mais très rarement ; elle est presque toujours spontanée. Il faut pour cela être doué d'une faculté spéciale."

28. Les Esprits peuvent-ils se rendre visibles sous une autre apparence que la forme humaine ?

"La forme humaine est la forme normale ; l'Esprit peut en varier l'apparence, mais c'est toujours le type humain."

- Ne peuvent-ils se manifester sous forme de flamme ?

"Ils peuvent produire des flammes des lueurs, comme tous autres effets, pour attester leur présence ; mais ce ne sont pas les Esprits eux-mêmes. La flamme n'est souvent qu'un mirage ou une émanation du périsprit ; ce n'en est, dans tous les cas, qu'une partie ; le périsprit n'apparaît tout entier que dans les visions".

29. Que penser de la croyance qui attribue les feux follets à la présence d'âmes ou Esprits ?

"Superstition produite par l'ignorance. La cause physique des feux follets est bien connue."

- La flamme bleue qui parut, dit-on, sur la tête de Servius Tullius enfant, est-elle une fable ou une réalité ?

"C'était réel ; elle était produite par l'Esprit familier qui voulait avertir la mère. Cette mère, médium voyant, avait aperçu un rayonnement de l'Esprit protecteur de son enfant. Tous les médiums voyants ne voient pas au même degré, de même que vos médiums écrivains n'écrivent pas tous la même chose. Tandis que cette mère ne voyait qu'une flamme, un autre médium aurait pu voir le corps même de l'Esprit."

30. Les Esprits pourraient-ils se présenter sous la forme d'animaux ?

"Cela peut arriver ; mais ce ne sont toujours que des Esprits très inférieurs qui prennent ces apparences. Ce ne serait, dans tous les cas, qu'une apparence momentanée ; car il serait absurde de croire qu'un animal véritable quelconque pût être l'incarnation d'un Esprit. Les animaux ne sont toujours que des animaux et rien autre chose."

Remarque. La superstition seule peut faire croire que certains animaux sont animés par des Esprits ; il faut une imagination bien complaisante ou bien frappée pour voir quelque chose de surnaturel dans les circonstances un peu bizarres dans lesquelles ils se présentent quelquefois ; mais la peur fait souvent voir ce qui n'existe pas. La peur n'est pas toujours la source de cette idée ; nous avons connu une dame, très intelligente du reste, qui affectionnait outre mesure un gros chat noir, parce qu'elle le croyait d'une nature sur-animale ; elle n'avait pourtant jamais entendu parler du spiritisme ; si elle l'eût connu, il lui aurait fait comprendre le ridicule de la cause de sa prédilection, en lui prouvant l'impossibilité d'une pareille métamorphose.

Essai théorique sur les apparitions.

101. Les manifestations apparentes les plus ordinaires ont lieu dans le sommeil, par les rêves : ce sont les visions. Il ne peut entrer dans notre cadre d'examiner toutes les particularités que peuvent présenter les rêves ; nous nous résumons en disant qu'ils peuvent être : une vision actuelle des choses présentes ou absentes ; une vision rétrospective du passé, et, dans quelques cas exceptionnels, un pressentiment de l'avenir. Ce sont souvent aussi des tableaux allégoriques que les Esprits font passer sous nos yeux pour nous donner d'utiles avertissements et de salutaires conseils, si ce sont de bons Esprits ; ou pour nous induire en erreur et flatter nos passions, si ce sont des Esprits imparfaits. La théorie ci-après s'applique aux rêves, comme à tous les autres cas d'apparitions. (Voir Livre des Esprits, n° 400 et suivants.)

Nous croirions faire injure au bon sens de nos lecteurs en réfutant ce qu'il y a d'absurde et de ridicule dans ce qu'on nomme vulgairement l'interprétation des songes.

102. Les apparitions, proprement dites, ont lieu à l'état de veille, et alors qu'on jouit de la plénitude et de l'entière liberté de ses facultés. Elles se présentent généralement sous une forme vaporeuse et diaphane, quelquefois vague et indécise ; c'est souvent, au premier abord, une lueur blanchâtre dont les contours se dessinent peu à peu. D'autres fois les formes sont nettement accentuées, et l'on distingue les moindres traits du visage, au point d'en pouvoir faire une description très précise. Les allures, l'aspect, sont semblables à ce qu'était l'Esprit de son vivant.

Pouvant prendre toutes les apparences, l'Esprit se présente sous celle qui peut le mieux le faire reconnaître, si tel est son désir. Ainsi, bien que, comme Esprit, il n'ait plus aucune infirmité corporelle, il se montrera estropié, boiteux, bossu, blessé, avec des cicatrices, si cela est nécessaire pour constater son identité. Esope, par exemple, comme Esprit, n'est pas difforme ; mais si on l'évoque en tant qu'Esope, aurait-il eu plusieurs existences depuis, il apparaîtra laid et bossu, avec le costume traditionnel. Une chose remarquable, c'est qu'à moins de circonstances particulières, les parties les moins dessinées sont les membres inférieurs, tandis que la tête, le tronc, les bras et les mains, sont toujours nettement accusés : aussi ne les voit-on presque jamais marcher, mais glisser comme des ombres. Quant au costume, il se compose le plus ordinairement d'une draperie se terminant en longs plis flottants ; c'est, du moins, avec une chevelure ondoyante et gracieuse, l'apparence des Esprits qui n'ont rien conservé des choses terrestres ; mais les Esprits vulgaires, ceux que l'on a connus, ont généralement le costume qu'ils avaient dans la dernière période de leur existence. Souvent ils ont des attributs caractéristiques de leur élévation, comme une auréole, ou des ailes pour ceux que l'on peut considérer comme des anges, tandis que d'autres ont ceux qui rappellent leurs occupations terrestres : ainsi un guerrier pourra apparaître avec son armure, un savant avec des livres, un assassin avec un poignard, etc.. Les Esprits supérieurs ont une figure belle, noble et sereine ; les plus inférieurs ont quelque chose de farouche et de bestial, et quelquefois portent encore les traces des crimes qu'ils ont commis ou des supplices qu'ils ont endurés. La question du costume et de tous ces objets accessoires est peut-être celle qui étonne le plus ; nous y reviendrons dans un chapitre spécial, parce qu'elle se lie à d'autres faits très importants.

103. Nous avons dit que l'apparition a quelque chose de vaporeux ; dans certains cas on pourrait la comparer à l'image reflétée dans une glace sans tain, et qui, malgré sa netteté, n'empêche pas de voir au travers les objets qui sont par-derrière. C'est assez généralement ainsi que les distinguent les médiums voyants ; ils les voient aller, venir, entrer dans un appartement ou en sortir, circuler parmi la foule des vivants, en ayant l'air, du moins pour les Esprits vulgaires, de prendre une part active à tout ce qui se fait autour d'eux, de s'y intéresser, d'écouter ce qui se dit. Souvent on les voit s'approcher d'une personne, lui souffler des idées, l'influencer, la consoler s'ils sont bons, la railler s'ils sont malins, se montrer tristes ou contents des résultats qu'ils obtiennent ; c'est en un mot la doublure du monde corporel. Tel est ce monde occulte qui nous entoure, au milieu duquel nous vivons sans nous en douter, comme nous vivons, sans nous en douter davantage, au milieu des myriades du monde microscopique. Le microscope nous a révélé le monde des infiniment petits que nous ne soupçonnions pas ; le spiritisme, aidé des médiums voyants, nous a révélé le monde des Esprits qui, lui aussi, est une des forces actives de la nature. A l'aide des médiums voyants, nous avons pu étudier le monde invisible, nous initier à ses habitudes, comme un peuple d'aveugles pourrait étudier le monde visible à l'aide de quelques hommes qui jouiraient de la vue. (Voir ci-après, au chapitre des médiums, l'article concernant les médiums voyants.)

104. L'Esprit qui veut ou peut apparaître revêt quelquefois une forme plus nette encore, ayant toutes les apparences d'un corps solide, au point de produire une illusion complète et de faire croire que l'on a devant soi un être corporel. Dans quelques cas enfin, et sous l'empire de certaines circonstances, la tangibilité peut devenir réelle, c'est-à-dire qu'on peut toucher, palper, sentir la même résistance, la même chaleur que de la part d'un corps vivant, ce qui ne l'empêche pas de s'évanouir avec la rapidité de l'éclair. Ce n'est plus alors par les yeux qu'on en constate la présence, mais par le toucher. Si l'on pouvait attribuer à l'illusion ou à une sorte de fascination l'apparition simplement visuelle, le doute n'est pas permis quand on peut la saisir, la palper, quand elle-même vous saisit et vous étreint. Les faits d'apparitions tangibles sont les plus rares ; mais ceux qui se sont passés dans ces derniers temps par l'influence de quelques médiums puissants , et qui ont toute l'authenticité de témoignages irrécusables, prouvent et expliquent ceux que l'histoire rapporte au sujet de personnes qui se sont montrées depuis leur mort avec toutes les apparences de la réalité. Au reste, comme nous l'avons dit, quelque extraordinaires que soient de pareils phénomènes, tout le merveilleux disparaît quand on connaît la manière dont ils se produisent, et l'on comprend que, loin d'être une dérogation aux lois de la nature, ils n'en sont qu'une nouvelle application.

105. Par sa nature et dans son état normal, le périsprit est invisible, et il a cela de commun avec une foule de fluides que nous savons exister et que nous n'avons cependant jamais vus ; mais il peut aussi, de même que certains fluides, subir des modifications qui le rendent perceptible à la vue, soit par une sorte de condensation, soit par un changement dans la disposition moléculaire ; c'est alors qu'il nous apparaît sous une forme vaporeuse. La condensation (il ne faudrait pas prendre ce mot à la lettre ; nous ne l'employons que faute d'autre, et à titre de comparaison), la condensation, disons-nous, peut être telle, que le périsprit acquière les propriétés d'un corps solide et tangible ; mais il peut instantanément reprendre son état éthéré et invisible. Nous pouvons nous rendre compte de cet effet par celui de la vapeur, qui peut passer de l'invisibilité à l'état brumeux, puis liquide, puis solide, et vice versa. Ces différents états du périsprit sont le résultat de la volonté de l'Esprit, et non d'une cause physique extérieure comme dans nos gaz. Quand il nous apparaît, c'est qu'il met son périsprit dans l'état nécessaire pour le rendre visible ; mais pour cela sa volonté ne suffit pas, car la modification du périsprit s'opère par sa combinaison avec le fluide propre du médium ; or, cette combinaison n'est pas toujours possible, ce qui explique pourquoi la visibilité des Esprits n'est pas générale. Ainsi il ne suffit pas que l'Esprit veuille se montrer ; il ne suffit pas non plus qu'une personne veuille le voir : il faut que les deux fluides puissent se combiner, qu'il y ait entre eux une sorte d'affinité ; peut-être aussi que l'émission du fluide de la personne soit assez abondante pour opérer la transformation du périsprit, et probablement encore d'autres conditions qui nous sont inconnues ; il faut enfin que l'Esprit ait la permission de se faire voir à telle personne, ce qui ne lui est pas toujours accordé ou ne l'est que dans certaines circonstances, par des motifs que nous ne pouvons apprécier.

106. Une autre propriété du périsprit, et qui tient à sa nature éthérée, c'est la pénétrabilité. Aucune matière ne lui fait obstacle : il les traverse toutes, comme la lumière traverse les corps transparents. C'est pourquoi il n'est pas de clôture qui puisse s'opposer à l'entrée des Esprits ; ils vont visiter le prisonnier dans son cachot aussi facilement que l'homme qui est au milieu des champs.

107. Les apparitions à l'état de veille ne sont ni rares ni nouvelles ; il y en a eu de tout temps ; l'histoire en rapporte un grand nombre ; mais sans remonter si haut, de nos jours elles sont très fréquentes, et beaucoup de personnes en ont eu qu'elles ont prises au premier abord pour ce qu'on est convenu d'appeler des hallucinations. Elles sont fréquentes surtout dans les cas de mort de personnes absentes qui viennent visiter leurs parents ou amis. Souvent, elles n'ont pas de but bien déterminé, mais on peut dire qu'en général les esprits qui apparaissent ainsi sont attirés par la sympathie. Que chacun veuille bien interroger ses souvenirs, et l'on verra qu'il est peu de personnes qui n'aient connaissance de quelques faits de ce genre dont l'authenticité ne saurait être révoquée en doute.

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Extrait de la Revue Spirite d'Octobre 1858

Phénomène d'apparition.

Le Constitutionnel et la Patrie ont rapporté, il y a quelque temps, le fait suivant, d'après les journaux des Etats-Unis :

" La petite ville de Lichtfield, dans le Kentucky, compte de nombreux adeptes aux doctrines de spiritualisme magnétique. Un fait incroyable, qui vient de s'y passer, ne contribuera pas peu, sans doute, à augmenter le nombre des partisans de la religion nouvelle.

" La famille Park, composée du père, de la mère et de trois enfants qui ont déjà l'âge de raison, était fortement imbue des croyances spiritualistes. Par contre, une soeur de madame Park, miss Harris, n'ajoutait aucune foi aux prodiges surnaturels dont on l'entretenait sans cesse. C'était pour la famille tout entière un véritable sujet de chagrin, et plus d'une fois la bonne harmonie des deux soeurs en fut troublée.

" Il y a quelques jours, madame Park fut atteinte tout à coup d'un mal subit que les médecins déclarèrent dès l'abord ne pouvoir pas conjurer. La patiente était en proie à des hallucinations, et une fièvre affreuse la tourmentait constamment. Miss Harris passait toutes les nuits à la veiller. Le quatrième jour de sa maladie, madame Park se leva subitement sur son séant, demanda à boire, et commença à causer avec sa soeur. Circonstance singulière, la fièvre l'avait quittée tout à coup, son pouls était régulier, elle s'exprimait avec la plus grande facilité, et miss Harris, tout heureuse, crut que sa soeur était désormais hors de danger.

" Après avoir parlé de son mari et de ses enfants, madame Park se rapproche encore plus près de sa soeur et lui dit :

" Pauvre soeur, je vais te quitter ; je sens que la mort s'approche. Mais au moins mon départ de ce monde servira à te convertir. Je mourrai dans une heure et l'on m'enterrera demain. Aie grand soin de ne pas suivre mon corps au cimetière, car mon Esprit, revêtu de sa dépouille mortelle, t'apparaîtra encore une fois avant que mon cercueil soit recouvert de terre. Alors tu croiras enfin au spiritualisme. "

" Après avoir achevé ces paroles, la malade se recoucha tranquillement. Mais une heure après, comme elle l'avait annoncé, miss Harris s'apercevait avec douleur que le coeur avait cessé de battre.

" Vivement émue par la coïncidence étonnante qui existait entre cet événement et les paroles prophétiques de la défunte, elle se décida à suivre l'ordre qui lui avait été donné, et le lendemain elle resta seule à la maison pendant que tout le monde prenait le chemin du cimetière. Après avoir fermé les volets de la chambre mortuaire, elle s'établit sur un fauteuil placé près du lit que venait de quitter le corps de sa soeur.

" Cinq minutes étaient à peine écoulées, - raconta plus tard miss Harris, - lorsque je vis comme un nuage blanc se détacher au fond de l'appartement. Peu à peu cette forme se dessina mieux : c'était celle d'une femme à demi voilée ; elle s'approchait lentement de moi ; je discernais le bruit de pas légers sur le plancher ; enfin, mes yeux étonnés se trouvèrent en présence de ma soeur...

" Sa figure, loin d'avoir cette pâleur mate qui frappe si péniblement chez les morts, était radieuse ; ses mains, dont je sentis bientôt la pression sur les miennes, avaient conservé toute la chaleur de la vie. Je fus comme transportée dans une sphère nouvelle par cette merveilleuse apparition. Croyant faire partie déjà du monde des Esprits, je me tâtai la poitrine et la tête pour m'assurer de mon existence ; mais il n'y avait rien de pénible dans cette extase.

" Après être ainsi demeurée devant moi, souriante mais muette, l'espace de quelques minutes, ma soeur, semblant faire un violent effort, me dit d'une voix douce :

" Il est temps que je parte : mon ange conducteur m'attend. Adieu ! J'ai rempli ma promesse. Crois et espère ! "

" Le journal, ajoute la Patrie, auquel nous empruntons ce merveilleux récit, ne dit pas que miss Harris se soit convertie aux doctrines du spiritualisme. Supposons-le, cependant, car beaucoup de gens se laisseraient convaincre à moins. "

Nous ajoutons, pour notre propre compte, que ce récit n'a rien qui doive étonner ceux qui ont étudié les effets et les causes des phénomènes spirites. Les faits authentiques de ce genre sont assez nombreux, et trouvent leur explication dans ce que nous avons dit à ce sujet en maintes circonstances ; nous aurons occasion d'en citer qui viennent de moins loin que celui-ci.

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Extrait de la Revue Spirite de Décembre 1858

Des apparitions.

Le phénomène des apparitions se présente aujourd'hui sous un aspect en quelque sorte nouveau, et qui jette une vive lumière sur les mystères de la vie d'outre-tombe. Avant d'aborder les faits étranges que nous allons rapporter, nous croyons devoir revenir sur l'explication qui en a été donnée, et la compléter.

Il ne faut point perdre de vue que, pendant la vie, l'Esprit est uni au corps par une substance semi-matérielle qui constitue une première enveloppe que nous avons désignée sous le nom de périsprit. L'Esprit a donc deux enveloppes : l'une grossière, lourde et destructible : c'est le corps ; l'autre éthérée, vaporeuse et indestructible : c'est le périsprit. La mort n'est que la destruction de l'enveloppe grossière, c'est l'habit de dessus usé que l'on quitte ; l'enveloppe semi-matérielle persiste, et constitue, pour ainsi dire, un nouveau corps pour l'Esprit. Cette matière éthérée n'est point l'âme, remarquons-le bien, ce n'est que la première enveloppe de l'âme. La nature intime de cette substance ne nous est pas encore parfaitement connue, mais l'observation nous a mis sur la voie de quelques-unes de ses propriétés. Nous savons qu'elle joue un rôle capital dans tous les phénomènes spirites ; après la mort c'est l'agent intermédiaire entre l'Esprit et la matière, comme le corps pendant la vie. Par là s'expliquent une foule de problèmes jusqu'alors insolubles. On verra dans un article subséquent le rôle qu'il joue dans les sensations de l'Esprit. Aussi la découverte, si l'on peut s'exprimer ainsi, du périsprit, a-t-elle fait faire un pas immense à la science spirite ; elle l'a fait entrer dans une voie toute nouvelle. Mais ce périsprit, direz-vous, n'est-il pas une création fantastique de l'imagination ? n'est-ce pas une de ces suppositions comme on en fait souvent dans la science pour expliquer certains effets ? Non, ce n'est pas une oeuvre d'imagination, parce que ce sont les Esprits eux-mêmes qui l'ont révélé ; ce n'est pas une idée fantastique, parce qu'il peut être constaté par les sens, parce qu'on peut le voir et le toucher. La chose existe, le mot seul est de nous. Il faut bien des mots nouveaux pour exprimer les choses nouvelles. Les Esprits eux-mêmes l'ont adopté dans les communications que nous avons avec eux.

Par sa nature et dans son état normal le périsprit est indivisible pour nous, mais il peut subir des modifications qui le rendent perceptible à la vue, soit par une sorte de condensation, soit par un changement dans la disposition moléculaire : c'est alors qu'il nous apparaît sous une forme vaporeuse. La condensation (il ne faudrait pas prendre ce mot à la lettre, nous ne l'employons que faute d'autre), la condensation, disons-nous, peut être telle que le périsprit acquière les propriétés d'un corps solide et tangible ; mais il peut instantanément reprendre son état éthéré et invisible. Nous pouvons nous rendre compte de cet effet par celui de la vapeur, qui peut passer de l'invisibilité à l'état brumeux, puis liquide, puis solide, et vice versa. Ces différents états du périsprit sont le produit de la volonté de l'Esprit, et non d'une cause physique extérieure. Quand il nous apparaît, c'est qu'il donne à son périsprit la propriété nécessaire pour le rendre visible, et cette propriété, il peut l'étendre, la restreindre, la faire cesser à son gré.

Une autre propriété de la substance du périsprit est celle de la pénétrabilité. Aucune matière ne lui fait obstacle : il les traverse toutes, comme la lumière traverse les corps transparents.

Le périsprit séparé du corps affecte une forme déterminée et limitée, et cette forme normale est celle du corps humain, mais elle n'est pas constante ; l'Esprit peut lui donner à sa volonté les apparences les plus variées, voire même celle d'un animal ou d'une flamme. On le conçoit du reste très facilement. Ne voit-on pas des hommes donner à leur figure les expressions les plus diverses, imiter à s'y méprendre la voix, la figure d'autres personnes, paraître bossus, boiteux, etc. ? Qui reconnaîtrait à la ville certains acteurs que l'on n'aurait vus que grimés sur la scène ? Si donc l'homme peut ainsi donner à son corps matériel et rigide des apparences si contraires, à plus forte raison l'Esprit peut-il le faire avec une enveloppe éminemment souple, flexible et qui peut se prêter à tous les caprices de la volonté.

Les Esprits nous apparaissent donc généralement sous une forme humaine ; dans leur état normal, cette forme n'a rien de bien caractéristique, rien qui les distingue les uns des autres d'une manière très tranchée ; chez les bons Esprits, elle est ordinairement belle et régulière : de longs cheveux flottent sur leurs épaules, des draperies enveloppent le corps. Mais s'ils veulent se faire reconnaître, ils prennent exactement tous les traits sous lesquels on les a connus, et jusqu'à l'apparence des vêtements si cela est nécessaire. Ainsi Esope, par exemple, comme Esprit n'est pas difforme ; mais si on l'évoque, en tant qu'Esope, aurait-il eu plusieurs existences depuis, il apparaîtra laid et bossu, avec le costume traditionnel. Le costume est peut-être ce qui étonne le plus, mais si l'on considère qu'il fait partie intégrante de l'enveloppe semi-matérielle, on conçoit que l'Esprit peut donner à cette enveloppe l'apparence de tel ou tel vêtement, comme celle de telle ou telle figure.

Les Esprits peuvent apparaître soit en rêve, soit à l'état de veille : Les apparitions à l'état de veille ne sont ni rares ni nouvelles ; il y en a eu de tous temps ; l'histoire en rapporte un grand nombre ; mais sans remonter si haut, de nos jours elles sont très fréquentes, et beaucoup de personnes en ont eu qu'elles ont prises au premier abord pour ce qu'on est convenu d'appeler des hallucinations. Elles sont fréquentes surtout dans les cas de mort de personnes absentes qui viennent visiter leurs parents ou amis. Souvent elles n'ont pas de but déterminé, mais on peut dire qu'en général, les Esprits qui nous apparaissent ainsi sont des êtres attirés vers nous par la sympathie. Nous connaissons une jeune dame qui voyait très souvent chez elle, dans sa chambre, avec ou sans lumière, des hommes qui y pénétraient et s'en allaient malgré les portes fermées. Elle en était très effrayée, et cela l'avait rendue d'une pusillanimité qu'on trouvait ridicule. Un jour elle vit distinctement son frère qui est en Californie et qui n'est point mort du tout ; preuve que l'Esprit des vivants peut aussi franchir les distances et apparaître dans un endroit tandis que le corps est ailleurs. Depuis que cette dame est initiée au spiritisme, elle n'a plus peur, parce qu'elle se rend compte de ses visions, et qu'elle sait que les Esprits qui viennent la visiter ne peuvent lui faire de mal. Lorsque son frère lui est apparu, il est probable qu'il était endormi ; si elle s'était expliqué sa présence, elle aurait pu lier conversation avec lui, et ce dernier, à son réveil, aurait pu en conserver un vague souvenir. Il est probable, en outre, qu'à ce moment il rêvait qu'il était près de sa soeur.

Nous avons dit que le périsprit peut acquérir la tangibilité ; nous en avons parlé à propos des manifestations produites par M. Home. On sait qu'il a plusieurs fois fait apparaître des mains que l'on pouvait palper comme des mains vivantes, et qui tout à coup s'évanouissaient comme une ombre ; mais on n'avait pas encore vu de corps entier sous cette forme tangible ; ce n'est pourtant point une chose impossible. Dans une famille de la connaissance intime d'un de nos abonnés, un Esprit s'est attaché à la fille de la maison, enfant de 10 à 11 ans, sous la forme d'un joli petit garçon du même âge. Il est visible pour elle comme une personne ordinaire, et se rend à volonté visible ou invisible à d'autres personnes ; il lui rend toutes sortes de bons offices, lui apporte des jouets, des bonbons, fait le service de la maison, va acheter ce dont on a besoin, et qui plus est le paie. Ceci n'est point une légende de la mystique Allemagne, ce n'est point une histoire du moyen-âge, c'est un fait actuel, qui se passe au moment où nous écrivons, dans une ville de France, et dans une famille très honorable. Nous avons été à même de faire sur ce fait des études pleines d'intérêt et qui nous ont fourni les révélations les plus étranges et les plus inattendues. Nous en entretiendrons nos lecteurs d'une manière plus complète dans un article spécial que nous publierons prochainement.

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