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Extrait du Livre des Esprits d'Allan Kardec
96.
Les Esprits sont-ils égaux, ou bien existe-t-il entre eux une hiérarchie quelconque ?
" Ils sont de différents ordres selon le degré de perfection auquel ils sont parvenus. "
97.
Y a-t-il un nombre déterminé d'ordres ou de degrés de perfection parmi les Esprits ?
" Le nombre en est illimité, parce qu'il n'y pas entre ces ordres une ligne de démarcation tracée comme
une barrière, et qu'ainsi on peut multiplier, ou restreindre les divisions à volonté ; cependant, si on
considère les caractères généraux, on peut les réduire à trois principaux. "
" On peut placer au premier rang ceux qui sont arrivés à la perfection : les purs Esprits ; ceux du second
ordre sont arrivés au milieu de l'échelle : le désir du bien est leur préoccupation. Ceux du dernier degré
sont encore au bas de l'échelle : les Esprits imparfaits. Ils sont caractérisés par l'ignorance, le désir
du mal et toutes les mauvaises passions qui retardent leur avancement. "
98.
Les Esprits du second ordre n'ont-ils que le désir du bien ; ont-ils aussi le pouvoir de le faire ?
" Ils ont ce pouvoir suivant le degré de leur perfection : les uns ont la science, les autres ont la sagesse
et la bonté, mais tous ont encore des épreuves à subir. "
99. Les Esprits du troisième ordre sont-ils tous essentiellement mauvais ?
" Non, les uns ne font ni bien ni mal ; d'autres, au contraire, se plaisent au mal et sont satisfaits quand
ils trouvent l'occasion de le faire. Et puis, il y a encore les Esprits légers ou follets, plus brouillons
que méchants, qui se plaisent plutôt à la malice qu'à la méchanceté, et qui trouvent leur plaisir à mystifier
et à causer de petites contrariétés dont ils se rient. "
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Extrait de la Revue spirite de février 1858 d'Allan Kardec
Un point capital dans la doctrine spirite est celui des différences qui existent entre les Esprits sous le double
rapport intellectuel et moral ; leur enseignement à cet égard n'a jamais varié ; mais il n'est pas moins essentiel de savoir
qu'ils n'appartiennent pas perpétuellement au même ordre, et que, par conséquent, ces ordres ne constituent pas des espèces
distinctes : ce sont différents degrés de développement. Les Esprits suivent la marche progressive de la nature ; ceux des
ordres inférieurs sont encore imparfaits ; ils atteignent les degrés supérieurs après s'être épurés ; ils avancent dans la
hiérarchie à mesure qu'ils acquièrent les qualités, l'expérience et les connaissances qui leur manquent. L'enfant au berceau
ne ressemble pas à ce qu'il sera dans l'âge mûr, et pourtant c'est toujours le même être.
La classification des Esprits est basée sur le degré de leur avancement, sur les qualités qu'ils ont acquises, et
sur les imperfections dont ils ont encore à se dépouiller. Cette classification, du reste, n'a rien d'absolu ; chaque catégorie
ne présente un caractère tranché que dans son ensemble ; mais d'un degré à l'autre la transition est insensible, et, sur les
limites, la nuance s'efface comme dans les règnes de la nature, comme dans les couleurs de l'arc-en-ciel, ou bien encore comme
dans les différentes périodes de la vie de l'homme. On peut donc former un plus ou moins grand nombre de classes selon le
point de vue sous lequel on considère la chose. Il en est ici comme dans tous les systèmes de classifications scientifiques ;
ces systèmes peuvent être plus ou moins complets, plus ou moins rationnels, plus ou moins commodes pour l'intelligence, mais,
quels qu'ils soient, ils ne changent rien au fond de la science. Les Esprits interrogés sur ce point ont donc pu varier dans
le nombre des catégories, sans que cela tire à conséquence. On s'est armé de cette contradiction apparente, sans réfléchir
qu'ils n'attachent aucune importance à ce qui est purement de convention ; pour eux la pensée est tout ; ils nous abandonnent
la forme, le choix des termes, les classifications, en un mot les systèmes.
Ajoutons encore cette considération que l'on ne doit jamais perdre de vue, c'est que parmi les Esprits, aussi bien
que parmi les hommes, il en est de fort ignorants, et qu'on ne saurait trop se mettre en garde contre la tendance à croire
que tous doivent tout savoir parce qu'ils sont Esprits. Toute classification exige de la méthode, de l'analyse, et la
connaissance approfondie du sujet. Or, dans le monde des Esprits, ceux qui ont des connaissances bornées sont, comme ici-bas
les ignorants, inhabiles à embrasser un ensemble, à formuler un système ; ceux mêmes qui en sont capables peuvent varier
dans les détails selon leur point de vue, surtout quand une division n'a rien d'absolu. Linnée, Jussieu, Tournefort, ont
eu chacun leur méthode, et la botanique n'a pas changé pour cela ; c'est qu'ils n'ont inventé ni les plantes, ni leurs
caractères ; ils ont observé les analogies d'après lesquelles ils ont formé les groupes ou classes. C'est ainsi que nous
avons procédé ; nous n'avons inventé ni les Esprits ni leurs caractères ; nous avons vu et observé, nous les avons jugés
à leurs paroles et à leurs actes, puis classés par similitudes ; c'est ce que chacun eût pu faire à notre place.
Nous ne pouvons cependant revendiquer la totalité de ce travail comme étant notre fait. Si le tableau que nous
donnons ci-après n'a pas été textuellement tracé par les Esprits, et si nous en avons l'initiative, tous les éléments dont
il se compose ont été puisés dans leurs enseignements ; il ne nous restait plus qu'à en formuler la disposition matérielle.
Les Esprits admettent généralement trois catégories principales ou trois grandes divisions. Dans la dernière,
celle qui est au bas de l'échelle, sont les Esprits imparfaits qui ont encore tous ou presque tous les degrés à parcourir ;
ils sont caractérisés par la prédominance de la matière sur l'Esprit et la propension au mal. Ceux de la seconde sont
caractérisés par la prédominance de l'Esprit sur la matière et par le désir du bien : ce sont les bons Esprits. La
première enfin comprend les Purs Esprits, ceux qui ont atteint le suprême degré de perfection.
Cette division nous semble parfaitement rationnelle et présenter des caractères bien tranchés ; il ne nous
restait plus qu'à faire ressortir, par un nombre suffisant de subdivisions, les nuances principales de l'ensemble ;
c'est ce que nous avons fait avec le concours des Esprits, dont les instructions bienveillantes ne nous ont jamais
fait défaut.
A l'aide de ce tableau il sera facile de déterminer le rang et le degré de supériorité ou d'infériorité des
Esprits avec lesquels nous pouvons entrer en rapport, et, par conséquent, le degré de confiance et d'estime qu'ils méritent.
Il nous intéresse en outre personnellement, car, comme nous appartenons par notre âme au monde spirite dans lequel nous
rentrons en quittant notre enveloppe mortelle, il nous montre ce qui nous reste à faire pour arriver à la perfection et
au bien suprême. Nous ferons observer, toutefois, que les Esprits n'appartiennent pas toujours exclusivement à telle ou
telle classe ; leur progrès ne s'accomplissant que graduellement, et souvent plus dans un sens que dans un autre, ils
peuvent réunir les caractères de plusieurs catégories, ce qu'il est aisé d'apprécier à leur langage et à leurs actes.
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